Ça sent bon le printemps ! Voire bien l’été… Chaleur, douceur… Terrasse ? Ainsi depuis quelques semaines, et ce jusqu’à mi-juin, on découvrira dans les bacs, comme sur les plateformes de streaming quelques nouvelles pépites bien senties. Voici une période propice au renouveau de la pop hexagonale décomplexée et chantée en français… Petit retour sur ces nouveaux génies engagés, trentenaires ou presque…
Par Woodbrass Team
Eddy de Pretto
À tous les bâtards
Le gosse de Créteil (Val-de-Marne), Eddy de Pretto, à peine trentenaire, vient tout juste de sortir son deuxième album À tous les bâtards. Faisant suite à Cure, sorti en 2018 et diffusé à 300 000 exemplaires, cet artiste inclassable revient avec 16 titres entre chanson française, soul synthétique et phrasés hip-hop. Le pari du deuxième album est ici particulièrement réussi, entre gravité mélancolique et beats introspectifs.
À l’image du titre « Bateaux-Mouches », une chanson autobiographique où il raconte un moment de sa vie, soit trois années passées sur ces bateaux voguant sur la Seine à chanter des reprises pour des touristes venus simplement pour le repas et pour la vue. Une tournée est prévue en octobre 2021 et janvier 2022.
L’impératrice
Tako Tsubo
Le groupe parisien écume les scènes depuis une dizaine d’années avec leur pop colorée façon vintage, portée par la voix sensuelle de Flore Benguigui. En fait L’Impératrice est une formation de six musiciens qui distille une disco synth pop efficace devenue intemporelle. Après plusieurs EP, un premier album, Matahari, voit le jour en 2018. Depuis le 26 mars dernier, leur deuxième album est sorti dans les bacs, Tako Tsubo, accompagné le jour même d’un livestream sur leur chaîne YouTube en direct de leur nouveau studio à Asnières-sur-Seine. Les claviers omniprésents apportent une chaleur nonchalante à leur univers, les cocottes funky et les basses groovy assurent le ciment sonore. Chantés en français, les textes abordent aussi bien l’amour que le féminisme, défendu par Flore, qui a même décidé de briser l’omerta en parlant du harcèlement sexuel notamment dans les musiques actuelles.
Avec des titres comme « Anomalies bleues » et « Peur des filles », la revanche de l’Impératrice est indéniable et devrait bientôt squatter toutes les ondes.
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Feu! Chatterton
Palais d’Argile
Depuis dix ans, le groupe parisien Feu! Chatterton s’est imposé dans le paysage sonore français avec leur style bien particulier : Une inspiration musicale aux confluents du rock, de la chanson et de la pop, sur des paroles signées par leur chanteur Arthur Teboul. Les textes et le sens ont une importance capitale dans la musique du groupe, avec des influences littéraires et artistiques allant de Baudelaire à Bashung. Leur troisième album, Palais d’Argile, vient tout juste de sortir et reprend ces ingrédients qui ont fait leur succès. Pour couronner le tout, l’album a été réalisé sous le contrôle de Arnaud Rebotini.
Le single « Nouveau Monde », issu de ce nouvel opus, reprend bien l’esthétique du groupe avec ses sonorités pop intemporelles et son lyrisme poétique.
Clara Luciani
Cœur
La famille Luciani, originaire de la banlieue de Marseille, peut être fière d’avoir donné deux héroïnes à la chanson française, la grande sœur Ehla et sa cadette Clara. Avant d’entamer une carrière solo, cette dernière s’était fait remarquer sur deux morceaux présents sur l’album Psycho Tropical Berlin au sein du groupe La Femme. Désormais la discrète Clara a apporté une pincée de peps à une nouvelle chanson française qui se recherchait avec un premier album Sainte Victoire, sorti en 2018 avec notamment l’immense succès du titre « La grenade ».
Elle vient tout juste de sortir sa deuxième galette, Cœur, dont le premier single « Le reste » en est extrait.
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La Femme
Paradigmes
Se qualifiant eux-mêmes de French Psych-Punk Rock Band, le groupe originaire des quatre coins de l’hexagone a posé les bases du renouveau de la pop française, chantée dans la langue de Molière, à la sortie de leur premier album en 2013, Psycho Tropical Berlin. Si le groupe La Femme a été fondé à Biarritz par deux garçons, Sacha Got (guitares) et Marlon Magnée (claviers), c’est à Paris qu’il s’est développé en intégrant Sam Lefèvre à la basse, Noé Delmas à la batterie et Lucas Nunez Ritter aux percussions. Dès le début, ils ont toujours associé de nombreuses chanteuses à leur univers, notamment Clara Luciani, Clémence Quelennec (désormais en solo sous le nom de Aja), Sarah Benabdallah (Mauvais Œil) et aujourd’hui Nina Giangreco et Ysé Grospiron.
En avril dernier, cette bande de freaks nous a immergés directement dans les années 80 et 90, notamment par la réalisation de vidéos totalement décalées accompagnant leur troisième album, Paradigmes. Et un maître mot : Foutre le bordel…